Séance
n°6 bis : la rédaction, qu’est-ce que c’est ?
Objectif :
enrichir un texte
Support :
Histoire impossible de B. Friot
Histoire
impossible
Après l'école, je suis rentré chez
moi par le chemin habituel. J'ai pris la bonne rue, je suis sûr, juste après
la pâtisserie Fiévet. Mais quand je suis arrivé chez nous, au numéro 13, il
n'y avait plus rien, plus de maison, rien qu'un trou, très profond, et comme
des bulles énormes s'en échappaient.
Quand j'ai ouvert la porte, j'ai poussé un cri, horrifié. Dans le
couloir des centaines de serpents sifflaient, tête dressée, gueule ouverte :
un tapis rampant de reptiles menaçants.
Je suis allé directement à la cuisine. J'ai ouvert le Frigidaire.
Atroce ! Ma grande sœur Alice y était enfermée, pliée en quatre et congelée,
et elle me regardait méchamment de ses grands yeux de poisson mort.
J'ai pris un yaourt à la fraise. Ce n'était pas du yaourt, mais du sang
épais de crocodile, avec des morceaux de chair fraîche qui baignaient dedans.
J'ai jeté le pot vide à la poubelle et je suis monté dans ma chambre.
L'escalier s'est écroulé et j'ai plongé dans le vide. Tandis que je sombrais,
des morts vivants me griffaient et me pinçaient en ricanant.
J'ai fait mes exercices de math. Facile. Et j'ai commencé la rédaction
pour jeudi. Mais trois vampires se sont jetés sur moi et ont enfoncé leurs
crocs dans ma gorge, des fourmis géantes m'ont arraché la peau, des corbeaux
fous m'ont picoré le dos et un homme affreux, au visage couvert de pustules
puantes, m'a découpé en rondelles avec une scie électrique mal aiguisée.
Alors, fatigué, je suis descendu au salon, je me suis confortablement
installé dans mon fauteuil préféré, et j'ai regardé un film d'horreur pour
me changer les idées.
Bernard Friot, Encore des histoires pressées, Milan poche junior
Étape 1 : lecture de l’histoire sans le titre et sans les passages impossibles
Après
l'école, je suis rentré chez moi par le chemin habituel.
J'ai ouvert la porte.
Je suis allé directement à la cuisine. J'ai ouvert le Frigidaire.
J'ai pris un yaourt à la fraise.
J'ai jeté le pot vide à la poubelle et je suis monté dans ma chambre.
J'ai fait mes exercices de math. Facile. Et j'ai commencé la rédaction pour
jeudi.
Questions
posées aux élèves :
1. Que pensez-vous de cette histoire ?
2. Que pourriez-vous ajouter pour qu'elle soit plus intéressante ?
Étape 2 :
Lecture
de la vraie version jusqu'à « Quand j'ai ouvert la porte... » (début du 2e
paragraphe)
Question : Qu'en pensez-vous ?
Les élèves vont remarquer que ce n'est pas
possible, que le narrateur ne peut pas ouvrir la porte si la maison a disparu.
Leur donner le titre : « Histoire impossible » =
confirme ce qu'ils ont dit.
Donc la maison est toujours là, aucune catastrophe ne s'est produite.
Alors, pourquoi le narrateur « ment »-il ? =
c'est ce qu'il imagine.
Confirmation
avec la lecture du 2e paragraphe :
Quel est le point commun entre ce qu'il imagine sur la maison et ce qu'il
imagine sur ce qu'il y a dans le couloir ?
= des choses qui font peur. Le narrateur
joue à avoir peur.
Donner la chute :
« Alors, fatigué, je suis descendu au salon, je me suis confortablement
installé dans mon fauteuil préféré, et j'ai regardé un film d'horreur pour
me changer les idées. »
Lien entre les films que le narrateur regarde et ce
qu’il imagine. Façon dont l’imagination est modelée parce que l’on voit,
lit...
Étape 3
Complétez le texte, en suivant le même principe.
Après
l'école, je suis rentré chez moi par le chemin habituel. J'ai pris la bonne
rue, je suis sûr, juste après la pâtisserie Fiévet. Mais quand je suis arrivé
chez nous, au numéro 13, il n'y avait plus rien, plus de maison, rien qu'un
trou, très profond, et comme des bulles énormes s'en échappaient.
Quand j'ai ouvert la porte, j'ai poussé un cri, horrifié. Dans le couloir des
centaines de serpents sifflaient, tête dressée, gueule ouverte : un tapis
rampant de reptiles menaçants.
Je suis allé directement à la cuisine. J'ai ouvert le Frigidaire. Atroce ! ...
J'ai pris un yaourt à la fraise. Ce n'était pas du yaourt, mais...
J'ai jeté le pot vide à la poubelle et je suis monté dans ma chambre...
J'ai fait mes exercices de math. Facile. Et j'ai commencé la rédaction pour
jeudi. Mais...
Alors, fatigué, je suis descendu au salon, je me suis confortablement installé
dans mon fauteuil préféré, et j'ai regardé un film d'horreur pour me changer
les idées.
Comparaison avec le texte original.
Étape 4
Même travail que pour l’étape 3 mais avec une autre chute.
Exemples
:
- Alors, fatigué, je suis descendu au salon, je me suis confortablement
installé dans mon fauteuil préféré, et j'ai lu un conte de fées pour me
changer les idées.
- Alors, fatigué, je suis descendu au salon, je me suis confortablement installé
dans mon fauteuil préféré, et j'ai lu un roman d’aventures pour me changer
les idées.
- Alors, fatigué, je suis descendu au salon, je me suis confortablement installé
dans mon fauteuil préféré, et j'ai regardé un dessin animé pour me changer
les idées.
- et ainsi de suite...