Séance n° 4 : Savoir employer le passé simple et l’imparfait

Objectif : repérer les principales valeurs de l'imparfait et du passé simple

Support : Extrait de Le Poney rouge de John Steinbeck; Extrait de La Belle au bois dormant de Perrault

 

Jody, le héros du roman, se promène avec les chiens de la ferme, qui sont venus l’accueillir au réveil.

Après leurs démonstrations exubérantes1, les chiens baissèrent le nez vers le sol d’un air affairé et coururent en avant, se retournant de temps en temps pour s’assurer que le gamin arrivait. Ils traversèrent la basse-cour et virent les cailles qui mangeaient avec les poulets. […] Jody continua son chemin à travers le grand potager où les maïs verts étaient plus hauts que sa tête.

J. Steinbeck (1902-1968), Le Poney rouge, 1945, traduit de l’anglais par M. Duhamel et M. Morise, © Gallimard, 1946.

Quelles sont les actions principales de cet extrait ? Entourez les verbes qui les expriment.

À quel temps ces verbes sont-ils conjugués ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À quel temps sont conjugués les autres verbes de ce texte ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Reliez ces verbes à ce qu’ils expriment

Je suis un verbe du premier groupe et j’exprime une action secondaire par rapport à l’action principale.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je suis un verbe d’état et je permets de décrire un élément du paysage.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je suis un verbe conjugué au pluriel et j’exprime une action qui se prolonge dans le temps.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Dessinez dans un cadre les actions rapportées par la première phrase.

Après avoir rapidement représenté le paysage campagnard, placez les chiens et l’enfant arrivant au loin.

Combien de plans distinguez-vous ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nommez chaque plan et associez chacun d’eux à un temps verbal.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Bilan :

Dans le texte narratif au passé, le passé simple alterne avec l’imparfait de l’indicatif. Les deux temps n’ont pas la même valeur.

Le passé simple est utilisé pour rapporter les actions principales du récit.

L’imparfait permet d’exprimer :

les actions secondaires par rapport à l’action principale

les actions qui se prolongent dans le temps

la description

Dans les phrases suivantes, soulignez les verbes conjugués à l’imparfait de l’indicatif, puis précisez la valeur de l’imparfait : action secondaire, action qui se prolonge ou description.

Je souligne les verbes à l’imparfait. Je donne la valeur de l’imparfait.

a. Jody chevauchait loin de la pièce. Il tenait sa carabine en travers du pommeau.

b. Le temps coulait lentement vers Thanksgiving, mais l’hiver vint vite.

c. La pluie obliquait et tourbillonnait sous les rafales de vent froid.

d. Les chevaux mâchaient encore leur foin du soir.

e. Gabilan était étrangement insensible.

Dans le texte suivant, soulignez les verbes conjugués et classez-les selon le temps employé. Puis indiquez la valeur de chacun des temps.

Le personnage principal, qui habite sur une île de la mer Rouge, se prépare à manger.

Un jour il prit de la farine, de l’eau, des raisins, du sucre, etc., et se confectionna un gâteau qui avait deux pieds de large et trois d’épaisseur. […] Mais au moment où il allait le manger, voici que descendit à la grève4, sortant des Déserts Inhabités de l’Intérieur, un Rhinocéros avec une corne sur le nez, deux petits yeux de cochon et peu de manières.                                                                                                                                                              R. Kipling (1865-1936), Histoires comme ça, « Le rhinocéros et sa peau », traduit de l’anglais par R. d’Humières et L. Fabulet, © Delagrave, 1961.

Dans cet extrait, les verbes sont à l’infinitif. Conjuguez-les au passé simple ou à l’imparfait pour que le texte devienne un récit compréhensible.

Le Léopard et l’Éthiopien sont à la recherche de leurs proies, qui semblent avoir disparu. Ils (attendre) donc la nuit, et alors le Léopard (entendre) quelque chose qui (souffler) dans le clair des étoiles que (rayer) d’ombres les branches, et il (sauter) sur le bruit : cela (sentir) comme Zèbre, cela (remuer) comme Zèbre, mais il ne (pouvoir) pas le voir.                                                                                                                                                             D’après R. Kipling (1865-1936), Histoires comme ça, « Le léopard et ses taches », traduit de l’anglais par R. d’Humières et L. Fabulet, © Delagrave, 1961.

 

Début du conte La belle au bois dormant

La Belle au bois dormant

Il y avait dans le temps un roi et une reine qui se répétaient chaque jour : « Ah ! Si seulement nous avions un enfant ! » Mais ils n’en avaient toujours pas. Un jour que la reine était au bain, une grenouille bondit hors de l'eau et lui dit:

« Ton vœu sera exaucé. Avant qu'une année ne soit passée, tu mettras une fillette au monde. »
Ce que la grenouille avait prédit arriva. La reine donna le jour à une fille. Elle était si belle que le roi ne se tenait plus de joie. Il organisa une grande fête. Il ne se contenta pas d'y inviter ses parents, ses amis et connaissances, mais aussi des fées afin qu'elles fussent favorables à l'enfant. Il y en avait treize dans son royaume. Mais, comme il ne possédait que douze assiettes d'or pour leur servir un repas, l'une d'elles ne fut pas invitée. La fête fut magnifique. Alors qu'elle touchait à sa fin, les fées offrirent à l'enfant de fabuleux cadeaux : l'une la vertu, l'autre la beauté, la troisième la richesse et ainsi de suite, tout ce qui est désirable au monde. Comme onze des fées venaient d'agir ainsi, la treizième survint tout à coup. Elle voulait se venger de n'avoir pas été invitée. Sans saluer quiconque, elle s'écria d'une forte voix :

- La fille du roi, dans sa quinzième année, se piquera à un fuseau et tombera raide morte.
Puis elle quitta la salle. Tout le monde fut fort effrayé. […]Le roi, qui aurait bien voulu préserver son enfant adorée du malheur, ordonna que tous les fuseaux fussent brûlés dans le royaume. Cependant, tous les dons que lui avaient donnés les fées s'épanouissaient chez la jeune fille. Elle était si belle, si vertueuse, si gentille et si raisonnable que tous ceux qui la voyaient l'aimaient.
Il advint que le jour de sa quinzième année, le roi et la reine quittèrent leur demeure. La jeune fille resta seule au château. Elle s'y promena partout, visitant les salles et les chambres à sa fantaisie. Finalement, elle entra dans une vieille tour. Elle escalada l'étroit escalier en colimaçon et parvint à une petite porte. Dans la serrure, il y avait une clé rouillée. Elle la tourna. La porte s'ouvrit brusquement. Une vieille femme filant son lin avec application, était assise dans une petite chambre.

- Bonjour, grand-mère, dit la jeune fille. Que fais-tu là ?

 - Je file, dit la vieille en branlant la tête.

 - Qu'est-ce donc que cette chose que tu fais bondir si joyeusement, demanda la jeune fille.

Elle s'empara du fuseau et voulut filer à son tour. À peine l'eut-elle touché que le mauvais sort s'accomplit : elle se piqua au doigt..

· Travail sur les valeurs de l’imparfait :

- Phrase lignes 4 à 5 : « un jour que la reine était au bain, il advint qu’une grenouille sauta de l’eau pour s’avancer vers elle et lui parler. »

ð     On fera distinguer l’imparfait de second plan, opposé alors au passé simple qui marque une action de 1er plan. L’action n’est pas délimitée dans le temps.

- Phrase ligne 9 : « L’enfant était tellement jolie. »

ð     On relèvera l’imparfait de description.

- Phrase ligne 1 à 2 : « il y avait dans le temps un roi et une reine qui se répétaient chaque jours : « Ah ! si seulement nous avions un enfant ! »

ð     On relèvera l’imparfait itératif (de répétition) souligné par « chaque jour ».

· Travail sur les valeurs du passé simple :

on montrera que

-         le passé simple est un temps qui marque une action de 1ier plan, qui fait avancer le récit, par opposition à l’imparfait.

Cette action est achevée dans le passé, ce qui explique que les actions se succèdent. On peut s’aider d’un axe du temps.

-         Il peut aussi marquer la répétition : Kotaro vint à cet endroit tous les jours.

Enfin, on proposera aux élèves d'autres exercices d’application :

Donne la valeur de chacun des verbes soulignés

Chaque fois que la fée bleue venait nous voir, elle nous apportait des cadeaux.  
Un jour, elle m’offrit une boite à musique et m’expliqua qu’elle avait un pouvoir magique.  
Cette boite à musique était merveilleusement bien décorée. Elle jouait une musique mélodieuse.  

Il était une fois deux frères, un riche et un pauvre. Le riche était orfèvre et méchant de cœur, le pauvre gagnait son pain en faisant des balais, et il était bon et honnête. Le pauvre avait deux enfants, deux frères jumeaux qui se ressemblaient comme une goutte d’eau ressemble à l’autre. Les deux garçons allaient de temps en temps dans la maison du riche, et parfois, on leur donnait quelques restes à manger. Il advint que le pauvre homme, en allant chercher du petit bois dans la forêt, vit un oiseau qui était tout doré, et si beau que jamais encore ses yeux n’en avaient vu de pareil. Alors il ramassa un caillou, le lui jeta et toucha juste : mais il ne tomba qu’une plume d’or et l’oiseau s’envola. L’homme prit la plume et la porta à son frère, celui-ci la regarda et dit : « C’est de l’or pur », et il lui donna beaucoup d’argent.

Grimm, « les Deux Frères », dans contes

 

Séance n°5