Objectif : Connaître les codes de la BD; Faire la connaissance de Mélusine; Aborder la notion de point de vue
Planche 1
Lire
la planche de cette bande dessinée. Observer les bulles, les vignettes, les
dessins. Analyser comment un dessinateur exprime les mouvements et les
émotions.
Lire
les textes, repérer les onomatopées, les dialogues, les
bruits, les récits..
Découverte
ce charmant personnage
Dresser
le portrait de Mélusine
"Mélusine ressemble à une sorcière: elle a un chapeau
noir, des vêtements et des collants noirs.. Mais c'est aussi une
charmante jeune fille. Elle porte des mini-jupes et, surtout, n'a pas de grosses
verrues sur le nez. Elle est même plutôt jolie. .Mélusine
fait des bêtises, c'est une apprentie sorcière. »
Planche 2
Distribution
des 4 premières vignettes.
A
l'oral, les élèves imaginent toutes les façons de faire , et toutes les bêtises
de Mélusine.
Distribution
de la suite
Proposition :
écrire l'histoire de ce texte en choisissant un narrateur: (Mélusine,
la tante et enfin le petit gland de l'histoire.)
Chacun
fait un brouillon et ensuite les élèves donnent des conseils d'écriture,
corrigent des erreurs. Ensuite chacun améliore son texte.
A
partir de ces textes nous avons essayé de construire les critères de réussite
d'un récit raconté par un narrateur qui est dans l'histoire:
·
Il faut que le lecteur voit la scène: il faut des détails (
description et geste).
·
Il faut que le lecteur sente ce que sent le narrateur: Il faut
dire les sentiments.
·
Il faut que le lecteur entende les personnages: Il faut
parfois écrire des paroles au style direct.
· Il faut que le lecteur ait envie de lire: L'orthographe et la ponctuation doivent être respectées.
Mélusine
raconte Jusqu'à
ce matin, j'étais tranquille dans ma forêt. Je me balançais sur ma
branche, de ci, de là. Les oiseaux chantaient et les papillons voletaient
autour de moi. J'étais bien, rafraîchi par la brise du printemps. Tout
à coup, une jolie jeune fille s'est approchée de moi. Elle parlait toute
seule mais je ne comprenais pas tout ce qu'elle disait. On aurait dit
qu'elle attendait quelqu'un. La
jeune fille m'a posé sur le
sol et a récité une formule magique, quelque chose comme "Abracadabri,
Abaracadabra!". Aussitôt, j'ai senti que ça bougeait en moi. Je me
suis mis à frissonner. Des
choses se passaient en moi, des choses que je ne comprenais pas!
Et soudain, j'ai grandi, grandi, grandi. Mon tronc a poussé
jusqu'au ciel. Je voyais
toute la forêt à mes pieds. Le
vent des hauteur agitait mes feuilles. Mais
tout à coup, j'ai senti un
grand choc à hauteur de ma cime. Une drôle de vieille femme montée sur
un balai m'avait cogné. Assommée, elle est descendue en vrille jusqu'au
sol. Je n'ai pu entendre qu'un grand "plaf!",
puis des jurons, et un nuage de poussière est monté jusqu'à moi.
La
tante raconte Aujourd'hui,
j'avais rendez-vous dans la forêt avec ma tante. Cela faisait au moins
trois cents douze ans que je ne l'avais vue. Lorsque je suis arrivée,
bien-sûr, il n'y avait personne. Ma tante avait oublié de me donner le
lieu exact de notre rencontre. Je savais que j'allais être ennuyée. Deux
heures plus tard, comme sœur Anne qui ne voyait rien venir, il n'y avait
toujours point de tante à l'horizon. Que faire pour qu'elle me trouve
dans cette forêt si sombre? Des
signaux de fumée comme les petits indiens? Trop dangereux! Des
petits cailloux blancs comme le petit Poucet? Ma tante est myope comme une
taupe! Ou
alors, comme toute bonne sorcière, faire un petit tour de magie? Je
me suis dit: " Voyons un peu ce que je peux trouver par ici!" Un
gland de chêne se balançait sur une branche. Je tenais mon idée. Un
peu de poudre de licorne.. Et boum! Un arbre géant a jailli du sol.
J'avais sûrement un peu exagéré
sur la dose! Le chêne s'est mis à grandir, grandir jusqu'à atteindre
les nuages. Tout
à coup , j'ai entendu un grand choc et aussitôt un hurlement de colère.
Ma tante, toujours aussi myope, avait cogné la cime de l'arbre. Son balai
s'était brisé et tous deux dégringolaient à toute vitesse. "Gare
à la punition", me suis-je dit. Enfin bref, j'avais quand même
trouvé ma tante. Le
gland raconte Comme
tous les cent cinquante ans, j'avais rendez-vous avec ma petite fille.
Je voulais lui donner son cadeau d'anniversaire: un petit grimoire
de maquillage! C'est toujours ce genre de gadget qui plait à une
adolescente. Je lui ai donc donné rendez-vous au milieu de la forêt de Brocéliande.
Quelle idée ! J'avais oublié
que, en quatre cents ans, une forêt change beaucoup! Elle
était devenue si
grande qu'un dragon n'y aurait pas retrouvé
ses petits! . Pendant des heures j'ai donc survolé toute la vallée.
Rien. Des arbres, des feuilles et trois pies! Au moment où j'allais
repartir, un peu déçue d'avoir raté ma petite nièce, j'ai cogné
contre quelque chose de très dur et de très haut.
Un chêne gigantesque venait de se dresser devant moi! Faut dire
que j'allais à toute vitesse, et à mon âge on oublie souvent de
respecter les limitations de vitesse. Mon
balai s'est alors brisé en
deux et moi, j'ai vu trente six chandelles.
Je me suis mis à tomber en vrille. Au passage, mon dentier
s'accrochait et arrachait les
feuilles de ce maudit chêne .. Je n'ai d'ailleurs
jamais autant mangé de verdure de
ma vie. Enfin j'ai atterri. Du moins, je me suis écrasée au sol.
Je me suis enfoncée de deux mètres dans la terre! Et qui était
au-dessus de moi entrain de me regarder? Mélusine en personne. Elle était
toute rouge de honte. Bon je n'ai pas trop crié, c'est encore une
apprentie sorcière. Mais la prochaine fois je lui apprendrai à doser ses
potions magiques
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