Séance n°5 :
Le
discours narratif
Support : « Soupçon », Histoires pressées de Bernard Friot
Objectif : Revoir les outils d’analyse du discours narratif
Bernard
Friot, Histoires pressées
J’ai tout de suite compris qu’il s’était passé quelque chose de grave. Dès que je l’ai vu. Il avait sauté sur mon lit et il se léchait les babines d’une manière qui m’a semblé bizarre. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais ça me semblait bizarre. Je l’ai regardé attentivement, et lui me fixait avec ses yeux de chat incapables de dire la vérité.
Bêtement, je lui ai demandé.
-Qu’est-ce que tu as fait ?
Mais lui, il s’est étiré et a sorti ses griffes, comme il fait toujours avant de ses rouler en boule pour dormir.
Inquiet, je me suis levé et je suis allé voir le poisson rouge dans le salon. Il tournait paisiblement dans son bocal, aussi inintéressant que d’habitude. Cela ne m’a pas rassuré, bien au contraire. J’ai pensé à ma souris blanche. J’ai essayé de ne pas m’affoler, de ne pas courir jusqu’au cagibi où je l’ai installée. La porte était fermée. J’ai vérifié cependant si tout était en ordre. Oui, elle grignotait un morceau de pain rassis, bien à l’abri dans son panier en osier.
J’aurais du être soulagé. Mais en regagnant ma chambre, j’ai vu que la porte du balcon était entrouverte. J’ai poussé un cri et mes mains se sont mises à trembler. Malgré moi, j’imaginais le spectacle atroce qui m’attendait. Mécaniquement, à l façon d’un automate, je me suis avancé et j’ai ouvert complètement la porte vitrée du balcon. J’ai levé les yeux vers la cage du canari suspendue au plafond par un crochet. Etonné, le canari m’a regardé en penchant la tête d’un côté, puis de l’autre. Et moi, j’étais tellement hébété qu’il m’a fallu un long moment avant de comprendre qu’il ne lui était rein arrivé, qu’il ne lui manquait pas une plume.
Je suis retourné dans ma chambre et j’allais me rasseoir à mon bureau lorsque j’ai vu le chat soulever une paupière et épier mes mouvements. Il se moquait ouvertement de moi.
Alors, j’ai eu un doute. Un doute horrible. Je me suis précipité dans la cuisine et j’ai hurlé quand j’ai vu…
Le monstre, il a osé ! Il a dévoré…
Je me suis laissé tombé sur un tabouret, épouvanté, complètement anéanti. Sans y croire, je fixais la table et l’assiette retournée. Il a dévoré mon gâteau au chocolat !
I :
Un discours narratif
1)Qui est le narrateur ?
Est-ce un personnage de l’histoire ?
2)Quels sont les temps
dominants ?
On a ici un récit rétrospectif (valeurs du passé composé et du plus-que-parfait)
3) Les repères spatiaux : (repérer les différents lieux de l’action qui traduisent l’effervescence du héros).
4)Les actions : travail sur les mots de liaison et la structure du texte (comment les actions s’enchaînent-elles les unes aux autres ?)
5)Classer les verbes
suivants, extraits du texte, dans le tableau
Se lever, s’affoler, penser, être soulagé, s’imaginer, trembler, retourner (dans un lieu), se précipiter, comprendre, avoir un doute, pousser un cri, expliquer, courir, regagner (un lieu).
Verbes de
mouvement |
|
II :
Une angoisse légitime
1)les
personnages en présence
-Relevez les substantifs
dont le héros se sert pour se qualifier lui-même. Quel est son sens ? que
révèle ce terme ?
« automate », du grec « automatos » : qui se meut de soi-même (auto)
le héros est poussé à agir par l’angoisse et l’appréhension.
2)La
montée de l’angoisse
Relevez
les adjectifs ou participes passés qui qualifient l’état d’esprit du héros.
Quelle remarque pouvez-vous faire à propos de ce relevé.
« inquiet, hébété ; épouvanté ; anéanti »
- Gradation évidente mise en relief par l’adverbe « complètement »
-
Mise en relief du champ lexical de l’angoisse.
Un champ
lexical : ensemble de termes ou d’expressions qui se rattachent à un même
thème, à un même sujet
-Classer les verbes
suivants, extraits du texte, dans le tableau
Se lever, s’affoler, penser, être soulagé, s’imaginer, trembler, retourner (dans un lieu), se précipiter, comprendre, avoir un doute, pousser un cri, expliquer, courir, regagner (un lieu).
Verbes de
pensée, d’opinion |
Verbes de
sentiments |
|
|
-Quelles sont les différentes
craintes éprouvées par le héros ?
Que le chat ait dévoré le poisson rouge, la souris blanche puis le canari.
-Quel forfait le chat
a-t-il réellement commis ?
Il a dévoré le gâteau au chocolat.
-De quelle façon ce
forfait nous est-il présenté par le héros ?
lexique : « monstre » ; « un doute horrible » ; « hurler »
ponctuation : exclamatives qui traduisent l’indignation et les points de suspension qui marquent l’émotion intense du personnage.
Choix des verbes : « se laisser tomber », « fixer ».
-Quel effet a cette découverte
sur le héros ?
cette découverte semble laisser le héros inerte et privé de toute réaction.
3)La
dimension humoristique du texte
-Dites en quoi ce texte
est humoristique.
Décalage évident entre le forfait accompli et les réactions du personnage.
Exagération de l’angoisse du héros.