Séance n°3 : Partons découvrir le Pacifique…

Support : Extrait de Sa Majesté des Mouches de William Golding

Objectif : Découvrir comment s’organise une description, aborder la notion de point de vue

 Sa Majesté des Mouches de William Golding

Extrait

L’île avait à peu près la forme d’un bateau ; ramassée sur elle-même du côté où ils se tenaient, elle dévalait derrière eux vers la côte dans le désordre de ses roches. Ses deux côtés, des rochers, des falaises, des sommets d’arbres et des pentes raides ; devant eux, sur toute la longueur du bateau, une descente plus douce, boisée, tachée de rose ; en bas, la jungle plate, d’un vert dense, mais s’étirant à l’autre bout en une traînée rose. Au-delà de leur île, touchant presque sa pointe, une autre île sortait de l’eau, un roc semblable à un fort qui leur faisait face, à travers l’étendue verte, défendu par un unique bastion rose et fier.

Les garçons observèrent ce cadre, puis regardèrent la mer. Ils étaient sur une hauteur. L’après-midi tirait à sa fin. Aucun mirage ne brouillait la vue.

_ Ça c’est un atoll. Un atoll de corail. J’en ai vu des images.

L’atoll encerclait un des côtés de l’île et débordait sur l’autre ; il s’étendait à plus d’un kilomètre d’elle, parallèlement à ce qu’ils appelaient maintenant en pensée « leur » plage. Le corail gribouillait des arabesques dans la mer comme si un géant s’était penché pour reproduire les contours de l’île d’un trait hâtif, mais s’était arrêté, interrompu par la fatigue. A l’intérieur, c’était une eau bleu paon, des roches, des algues visibles dans une clarté d’aquarium ; dehors, c’était le bleu foncé de la pleine mer.

La marée entraînait l’écume, l’effilochait loin du récif, de sorte que les garçons eurent l’illusion, un moment, qu’ils se trouvaient sur un bateau en marche arrière.

Jack désigna un endroit.

_ C’est là que nous avons atterri.

Au-delà des éboulis et des falaises, une déchirure se montrait dans les arbres : des troncs éclatés et une longue tranchée qui ne laissait qu’une frange de palmiers entre elle et la mer. Là, on distinguait le plateau en promontoire dans la mer, couvert de minuscules silhouettes mouvantes.

Ralph ébaucha du doigt un itinéraire qui zigzaguait depuis le sommet dénudé où ils se trouvaient, dévalait une pente, un ravin rempli de fleurs et aboutissait au rocher où commençait la déchirure.

_C’est le chemin le plus rapide pour rentrer.

La description

Où se trouvent les enfants ? Dites quel est l’intérêt de cette position.

Ils se trouvent sur une hauteur.

  Distinguez les grandes parties du paysage observé. Comment est justifié le passage d’une partie à l’autre ?

  Dessinez ce que voient les garçons : faites la forme générale, puis indiquez schématiquement les différents lieux, en utilisant les couleurs indiquées dans la description.

  Quel est le rôle de la 1^ière phrase, par rapport au reste de la description ?

  Relevez les mots (connecteurs) qui organisent la description de l’île dans le 1^er §, puis ceux qui organisent la description de l’atoll, enfin ceux qui désignent le lieu de l’accident d’avion. Quel rôle jouent-ils ?

Bilan : Pour décrire, il faut choisir un point de vue : il faut préciser qui regarde la scène. S’agit-il d’un narrateur extérieur au récit ou d’un personnage de l’histoire ? Où se trouve-t-il ? Est-il immobile (comme dans Sa Majesté des Mouches)ou en mouvement (comme dans Robinson Crusoë)? La description devra suivre le trajet de son regard.

Pour organiser la description, les éléments doivent suivre un ordre : le regard peut aller de droite à gauche, de haut en bas ou partir de l’élément le plus éloigné pour se rapprocher et inversement.

Il faut donc employer des mots de liaisons ou connecteurs spatiaux.

  Les connecteurs spatiaux:

Dans, en, sous, sur, au dessus-de ; en dessous-de ; à côté de ; à proximité de ; loin de ; à gauche de, à droite de, devant, derrière, au fond, au bord, au centre de, au milieu de, en haut de, au sommet de…

Séance n°4