Séance
n°4 : Quels sont les outils pour
enrichir une description ?
Support : Extrait de Sa Majesté des Mouches de William Golding et un extrait d’Attala de Chateaubriand et deux extraits de Vendredi ou les limbes du Pacifique
Objectif : Connaître les outils qui permettent d' enrichir une description : les expansions du nom, la comparaison et la métaphore.
Texte
1 :
Extrait de Sa Majesté des mouches de Golding
L’île
avait à peu près la forme d’un bateau ; ramassée sur
elle-même du côté où ils se tenaient, elle dévalait derrière eux vers la côte
dans le désordre de ses roches. Ses deux côtés, des rochers, des falaises,
des sommets d’arbres et des pentes raides ;
devant eux, sur toute la longueur du bateau, une descente plus
douce, boisée, tachée de rose ; en bas, la jungle plate,
d’un vert dense, mais s’étirant à l’autre bout en une traînée rose.
Au-delà de leur île, touchant presque sa pointe, une autre île sortait de
l’eau, un roc semblable à un fort qui leur faisait face, à travers l’étendue
verte, défendu par un unique bastion rose et fier.
Les garçons observèrent ce cadre, puis regardèrent la mer. Ils étaient sur une hauteur. L’après-midi tirait à sa fin. Aucun mirage ne brouillait la vue.
_
Ça c’est un atoll. Un atoll de corail. J’en ai vu des images.
L’atoll
encerclait un des côtés de l’île et débordait sur l’autre ;
il s’étendait à plus d’un kilomètre d’elle, parallèlement à ce
qu’ils appelaient maintenant en pensée « leur » plage. Le corail
gribouillait des arabesques dans la mer comme si un géant s’était penché
pour reproduire les contours de l’île d’un trait hâtif, mais s’était
arrêté, interrompu par la fatigue. A l’intérieur, c’était une eau
bleu paon, des roches, des algues visibles dans une clarté
d’aquarium ; dehors, c’était le bleu foncé de la pleine mer.
La marée entraînait l’écume, l’effilochait
loin du récif, de sorte que les garçons eurent l’illusion, un moment,
qu’ils se trouvaient sur un bateau en marche arrière.
Jack
désigna un endroit.
_ C’est là que nous avons atterri.
Au-delà
des éboulis et des falaises, une déchirure se montrait dans les arbres :
des troncs éclatés et une longue tranchée qui ne
laissait qu’une frange de palmiers entre elle et la mer. Là, on distinguait
le plateau en promontoire dans la mer, couvert de minuscules silhouettes
mouvantes.
Ralph
ébaucha du doigt un itinéraire qui zigzaguait depuis le sommet
dénudé où ils se trouvaient, dévalait une pente, un ravin
rempli de fleurs et aboutissait au rocher où commençait la déchirure.
_C’est le chemin le plus rapide pour rentrer.
Texte 2 : Extrait d’Attala de
Chateaubriand
Les
deux rives du Meschacebé présentent le tableau le
plus extraordinaire. Sur le bord occidental,
des savanes se déroulent à perte de vue ; leurs flots
de verdure, en s’éloignant semblent monter dans l’azur du
ciel où ils s’évanouissent. On voit, dans ces prairies sans
bornes, errer à l’aventure des troupeaux de trois ou quatre
mille buffles sauvages. Quelquefois un bison chargé d’années,
fendant les flots à la nage, se vient coucher parmi de hautes herbes,
dans une île du Meschacebé. A son front orné de deux
croissants, à sa barbe antique et limoneuse, vous le prendriez
pour le dieu du fleuve, qui jette un œil satisfait
sur la grandeur de ses ondes, et la sauvage abondance de ses rives. Telle est la
scène sur le bord occidental. ; mais elle change sur le bord opposé, et
forme avec la première un admirable contraste. Suspendus, sur le
cours des eaux, groupés sur les rochers et sur les montagnes, dispersés dans
les vallées, des arbres de toutes les couleurs, de tous les
parfums, se mêlent, croissent ensemble, montent dans les airs à des hauteurs
qui fatiguent le regard. Les vignes sauvages, les bignonias, les
coloquintes, s’entrelacent au pied de ces arbres, escaladent leurs rameaux,
grimpent à l’extérieur des branches, s’élancent de l’érable au
tulipier, du tulipier à l’alcée, en formant mille grottes, mille voûtes,
mille portiques. Souvent égarées d’arbre en arbre, ces lianes traversent des
bras de rivières, sur lesquels elles jettent des ponts
de fleurs. Du sein de ces massifs, le magnolia élève son cône
immobile ; surmonté de ses larges roses blanches, il domine
toute la forêt, et n’a d’autre rival que le palmier, qui
balance légèrement auprès de lui ses éventails de verdure.
Après
plusieurs heures d’escalade, il parvint au pied d’un massif
rocheux à la base duquel s’ouvrait la gueule noire d’une
grotte. Il s’y engagea et constata qu’elle était de vastes dimensions,
et si profonde qu’il ne pouvait songer à l’explorer sur-le-champ. Il
ressortit et entreprit de se hisser au sommet du chaos qui
semblait être le point culminant de cette terre. De là en effet,
il put embrasser tout l’horizon circulaire du regard : la
mer était partout. Il se trouvait donc sur un îlot beaucoup plus
petit que Mas a Tierra et dépourvu de toute trace d’habitation.
Activités sur le texte 1
Dans le 1er texte, certains mots, des noms, sont mis en gras. Soulignez les termes qui donnent des indications supplémentaires sur ces noms.
Relevez trois comparaisons du texte et dites quelle est leur utilité.
« Comme si un géant s’était penché pour reproduire les contours de l’île d’un trait hâtif ».
« Un roc semblable à un fort qui leur faisait face »
« De sorte qu’ils eurent l’illusion qu’ils se trouvaient sur un bateau en marche arrière ».
Activités sur les textes 2 et 3
Ø Les GN compléments circonstanciels de lieu
Ø Les caractérisations des termes mis en gras : adjectifs, compléments du nom, subordonnées relatives
Les Groupes nominaux compléments circonstanciels de lieu |
|
Texte 2 |
Texte 3 |
Sur le bord occidental Dans l’azur Dans ces prairies sans bornes Parmi de hautes herbes Dans une île du Meschacebé Sur le bord opposé Sur le cours des eaux Sur les rochers et sur les montagnes Dans les vallées Dans les airs Au pied de ces arbres A l’extrémité des branches Du sein de ces massifs |
Au pied d’un massif rocheux Au sommet du chaos Sur un îlot |
Bilan :
Une description précise et riche peut aider le lecteur à imaginer un personnage, un décor ou une atmosphère.
Pour enrichir une description, on peut ajouter des expansions du nom, utiliser des métaphores, des comparaisons, employer des champs lexicaux dominant..
Exercice
Comparaisons et métaphores
Créez des métaphores en vous aidant du tableau suivant (vous pouvez ajouter au comparant une expansion)
Comparé | Point commun | Verbe | Comparant | |
1 |
la mouette |
la couleur blanche |
être |
un flocon qui vole |
2 | le palmier | |||
3 | les galets | |||
4 | les rochers | |||
5 | le navire | |||
6 | le sable | |||
7 | le port |
1 : La mouette est un flocon qui vole.
2:____________________________________________________
3:____________________________________________________
4:____________________________________________________
5:____________________________________________________
6:____________________________________________________
7:____________________________________________________
Expliquez sur quel élément commun reposent les métaphores suivantes :
Le sentier se déroule, long ruban clair, dans le soleil aveuglant.
La falaise acérée est une fine lame étincelante sous le soleil.
L’herbe ondoie, vague frémissante, sous l’effet de la brise.
Les nuages frisés sont des moutons espiègles.
Fiche outil : le groupe nominal (partie 2 : les expansions du nom)