Objectif : Analyser une scène de combat
Support : Chrétien de Troyes : Yvain ou le chevalier au lion et Le Chevalier de la Charrette (Belin 5e)
1)
Les étapes du combat
Mais ils sont tous deux si indomptables que l’un ne céderait à l’autre, à aucun prix, un pouce de terrain, sans le malmener jusqu’à ce que mort s’ensuive, et ils agirent en vrais preux, en se gardant bien de blesser ni d’estropier leurs montures où que ce fut, et pas une fois ils ne mirent pied à terre ; ainsi la bataille n’en fut que plus belle. |
Un chevalier menant grand bruit arriva comme s’il chassait un cerf ; à peine se furent-ils aperçus qu’ils se lancèrent l’un contre l’autre en montrant bien qu’ils se vouaient une haine mortelle. Armés chacun d’une solide et roide lance, ils échangent des coups si terribles qu’ils transpercent leurs écus ; les hauberts se démaillent, les lances se fendent et éclatent et les tronçons volent en l’air. |
A la fin, mon seigneur Yvain écartèle le heaume du chevalier qui, tout étourdi sous le coup, sentit ses forces le quitter. Quel trouble s’empara de lui ! Jamais encore il n’avait essuyé un coup aussi effroyable ; le fer lui avait, sous la coiffe, fendu la tête jusqu’à la cervelle, si bien que des fragments ensanglantés en rougissaient les mailles du brillant haubert ; si grande fut la souffrance qu’il éprouva que le cœur faillit lui manquer. S’il prit la fuite, comme le lui reprocher ? |
C’est alors qu’ils s’affrontent à l’épée ; ils ont, au choc des lames, tranché les écus qu’ils ont si bien hachés menu, dessus, dessous, que les débris en pendent et qu’ils ne trouvent, à s’en couvrir, qu’un vain abri ; les écus portent de telles taillades qu’à découvert, sur les côtés, sur la poitrine et sur les hanches, les jouteurs font l’essai de leurs épées étincelantes. Farouchement ils se mesurent sans céder un seul pied de terrain non plus que ne feraient deux rocs. Jamais deux chevaliers ne mirent plus de rage à précipiter l’instant de leur mort. Ils veillent à ne pas gaspiller leurs coups, mais ils s’emploient à frapper de leur mieux, bosselant et faussant les heaumes, faisant voler les mailles des hauberts, combat si rude qu’ils se ravissent des flots de sang. Car la vigueur de leurs assauts met leurs hauberts en si piteux états, qu’ils n’ont, pour chacun d’eux, guère plus de valeur qu’un froc de moine. En plein visage ils se frappent d’estoc ; qui donc ne s’émerveillent pas de voir s’éterniser une bataille aussi terrible et aussi dure ? |
Donnez dans l’ordre chronologique les différentes étapes du combat
![]() | Le défi |
![]() | Le duel à cheval et à la lance |
![]() | Le combat à pied et à l’épée |
Dans les deux textes, relevez les mots qui désignent des armes et classez-les en deux groupes : les armes offensives et les armes défensives.
3)L’action
1)Dans les deux textes, soulignez les verbes d’action.
2)A quels temps sont-ils conjugués ?
3)Que penses-tu de l’emploi de ces temps ?
4) Dans le texte 2, relevez tous les termes qui évoquent
la rapidité. Quel est l’effet produit ?
Relève les éléments qui expriment la violence du combat dans le texte n°1
![]() | L’intensif « si » |
![]() | L’hyperbole |
![]() | Les comparaisons |
![]() | Le champ lexical de la violence |
II : Le triomphe du chevalier courtois
1)Dans le texte 2, l’issue du combat paraît-elle tout de suite évidente ? A quel moment devine-t-on qui va l’emporter ?