Séance
n° 7 : Comparer
deux personnages : La figure de l’ogre dans Le Petit Poucet et l’Enfant
Océan
Objectif :
- Comparer deux personnages ;
dégager les manifestations différentes de traits de caractère communs.
Savoir repérer des éléments pertinents dans des textes.
Ecrire des informations dans un
tableau
Support : L'épisode
de l'Ogre du Petit Poucet. ; Les chapitres XII, XIII et XIV de la
deuxième partie de L'Enfant Océan.
Le
Petit Poucet,
Charles Perrault
Les
enfants trouvent finalement refuge dans la maison ; ils sont accueillis par la
femme de l'Ogre.
Comme ils commençaient à se chauffer, ils
entendirent heurter trois ou quatre grands coups à la porte : c'était l'Ogre
qui revenait. Aussitôt sa femme les fit cacher sous le lit, et alla ouvrir la
porte. L'Ogre demanda d'abord si le souper était prêt, et si on avait tiré
du vin, et aussitôt se mit à table.
Le mouton était encore tout sanglant, mais il ne lui en sembla que meilleur.
Il fleurait à droite et à gauche, disant qu'il sentait la chair fraîche.
"Il faut", lui dit sa femme, "que ce soit ce Veau que je viens
d'habiller que vous sentez" — "Je sens la chair fraîche, te
dis-je encore une fois", reprit l'Ogre, en regardant sa femme de travers,
"et il y a ici quelque chose que je n'entends pas. "
En disant ces mots, il se leva de Table, et alla droit au lit. "Ah",
dit-il, "voilà donc comme tu veux me tromper, maudite femme ! Je ne sais
à quoi il tient que je ne te mange aussi ; bien t'en prend d'être une
vieille bête. Voilà du Gibier qui me vient bien à propos pour traiter trois
Ogres de mes amis qui doivent me venir voir ces jours ici. "
Il les tira de dessous le lit l'un après l'autre. Ces pauvres enfants se
mirent à genoux en lui demandant pardon ; mais ils avaient à faire au plus
cruel de tous les Ogres, qui bien loin d'avoir de la pitié les dévorait déjà
des yeux, et disait à sa femme que ce serait là de friands morceaux
lorsqu'elle leur aurait fait une bonne sauce.
Il alla prendre un grand Couteau, et en approchant de ces pauvres enfants, il
l'aiguisait sur une longue pierre qu'il tenait à sa main gauche. Il en avait
déjà empoigné un, lorsque sa femme lui dit : "Que voulez-vous faire à
l'heure qu'il est ? N'aurez-vous pas assez de temps demain matin ? " —
"Tais-toi", reprit l'Ogre, "ils en seront plus mortifiés.
" — "Mais vous avez encore là tant de viande", reprit sa
femme, "voilà un Veau, deux Moutons et la moitié d'un Cochon ! "
— "Tu as raison", dit l'Ogre, "donne-leur bien à souper afin
qu'ils ne maigrissent pas, et va les mener coucher. "
La bonne femme fut ravie de joie, et leur porta bien à souper, mais ils ne
purent manger tant ils étaient saisis de peur. Pour l'Ogre, il se remit à
boire, ravi d'avoir de quoi si bien régaler ses Amis. Il but une douzaine de
coupes, plus qu'à l'ordinaire, ce qui lui donna un peu dans la tête, et
l'obligea de s'aller coucher.
L'Ogre avait sept filles qui n'étaient encore que des enfants. Ces petites
Ogresses avaient toutes le teint fort beau, parce qu'elles mangeaient de la
chair fraîche comme leur père ; mais elles avaient de petits yeux gris et
tout ronds, le nez crochu et une fort grande bouche avec de longues dents fort
aiguës et fort éloignées l'une de l'autre. Elles n'étaient pas encore très
méchantes ; mais elles promettaient beaucoup, car elles mordaient déjà les
petits enfants pour en sucer le sang. On les avait fait coucher de bonne
heure, et elles étaient toutes sept dans un grand lit, ayant chacune une
Couronne d'or sur la tête.
Il y avait dans la même Chambre un autre lit de la même grandeur ; ce fut
dans ce lit que la femme de l'Ogre mit coucher les sept petits garçons ; après
quoi, elle alla se coucher auprès de son mari.
Le petit Poucet qui avait remarqué que les filles de l'Ogre avaient des
Couronnes d'or sur la tête, et qui craignait qu'il ne prit à l'Ogre quelque
remords de ne les avoir pas égorgés dès le soir même, se leva vers le
milieu de la nuit, et prenant les bonnets de ses frères et le sien, il alla
tout doucement les mettre sur la tête des sept filles de l'Ogre, après leur
avoir ôté leurs Couronnes d'or qu'il mit sur la tête de ses frères et sur
la sienne, afin que l'Ogre les prit pour ses filles, et ses filles pour les
garçons qu'il voulait égorger.
La chose réussit comme il l'avait pensé ; car l'Ogre, s'étant éveillé sur
le minuit, eut regret d'avoir différé au lendemain ce qu'il pouvait exécuter
la veille ; il se jeta donc brusquement hors du lit, et prenant son grand
Couteau : "Allons voir", dit-il, "comment se portent nos petits
drôles ; n'en faisons pas à deux fois. " […]
L'Ogre chez Le Petit Poucet et L'Enfant Océan
Le Petit Poucet |
L'Enfant Océan (chapitres XII, XIII, XIV) |
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Analogies |
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Différences |
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