Séance n°6 : Du dialogue romanesque au dialogue théâtral…

Support : « Renart et la mésange » dans le roman et sa version adaptée pour le théâtre (Etonnants Classiques; Editions Garnier Flammarion ; Le Roman de Renart adapté pour le théâtre; coll. Medium à L'Ecole des Loisirs; pages 59 à 63)

Travail de groupe par 2

Objectif : comparaison formelle entre un dialogue romanesque et un dialogue théâtral ; distinguer le dialogue dans une pièce de théâtre et le dialogue dans un roman

I : Le dialogue romanesque :

Différenciez les paroles prononcées par chaque interlocuteur

Relevez les verbes de parole et leur sujet

Repérez le discours narrativisé

II : Le dialogue théâtral

A quel genre appartient le texte 2 ? quels indices permettent de le dire ?

Comparez les paroles avec celle du roman. Sont-elles identiques ? Quelles transformations observez-vous ?

Comment le lecteur sait-il qui prend la parole ?

Reste-t-il des verbes de parole ? Où ? A quoi servent-ils ?

A quoi servent les parties en italique ?

Comparez ces parties en italique avec le récit. Que constatez-vous ?

Quelles caractéristiques du dialogue théâtral pouvez-vous mettre au jour ?

 

Mettre en évidence l’absence de narration, l’utilisation de quelques didascalies et leurs fonctions, les règles de présentation du dialogue théâtral (Le travail sur les didascalies sera l’occasion d’une révision du présent de l’indicatif et du participe présent.)

 

Travail d’écriture

Après avoir lu « Renart et Tibert le chat », réécrivez cette scène sous la forme d’un dialogue théâtral. Ecrivez vos didascalies en noir, pour les différencier de la parole.

Prolongement : faire jouer cette scène aux élèves.

 

Proposition de correction

 

Renart et Tibert le chat

Renart, Tibert, deux mâtins

 

RENART (seul, se lamentant) : Ah ! Quelle mésaventure ! Me voilà exténué, à cause d’une maudite mésange et j’ai toujours le ventre vide !

Renart aperçoit soudain Tibert le chat qui joue avec sa queue, multiplie les gambades…

TIBERT (apercevant Renart) : Seigneur, soyez le bienvenu !

RENART (en colère) : Tibert, je ne vous salue pas. Ne vous trouvez jamais sur mon chemin, car, soyez-en sûr, je vous frapperai avec plaisir, si l’occasion m’en était donnée.

TIBERT (se tournant vers Renart, d’un ton aimable) : Sire, je suis vraiment navré que vous soyez irrité contre moi.

RENART (d’une voix faible) : Tibert, j’ai entrepris une guerre terrible et implacable contre mon compère Isengrin. Aussi, ai-je enrôlé beaucoup de soldats et je voudrais vous prier de rester à ma solde, car, avant que nous n’en arrivions, lui et moi, à une trêve, j’ai dans l’idée que je lui causerai bien du tracas.

TIBERT (regardant Renart droit dans les yeux et d’un air joyeux) : Tenez, je m’engage à ne jamais vous faire faux bond et à attaquer volontiers le seigneur Isengrin qui m’a fait du mal en paroles et en actes. Mais, jurez que vous ne me ferez aucun mal.

RENART (d’une voix mielleuse) : Je vous le jure, Tibert ! (A part) : Pauvre chat ! Comme il est naïf ! Je connais quelqu’un qui va passer un mauvais quart d’heure ! Je vais  l’attirer dans ce piège, posé par un paysan.  Fin du travail donné aux élèves

 

J’ai repris le titre (1)

 

J’ai nommé les personnages qui vont intervenir dans la scène. (1)

 

Il n’y a plus de tirets, de guillemets… (1)

 

La mise en page est celle d’un dialogue théâtral (1)

 

J’ai identifié les répliques, adapté… (3,5)

 

Mes didascalies sont variées (lieu, ton, geste, accessoires…) (4)

 

J’ai transformé des passages narratifs appropriés en répliques (3)

 

Mon texte est original (1,5)

 

Mes didascalies sont en vert, au temps qu’il convient, elles sont pertinentes pour le jeu des acteurs (2)

 

J’ai corrigé mes fautes d’orthographe (2)

 

(A Tibert) : Tibert, si je vous apprécie, c’est que votre bravoure et votre hardiesse sont grandes et que votre cheval est d’une exceptionnelle rapidité. Montrez-moi donc comment il sait courir par ce chemin couvert de poussières. Courez donc la longueur de ce sentier ! Quel beau chemin sans creux ni bosses !

TIBERT (éperonnant son cheval) : Voyez, Renart, comme il galope vite ! (A part) : Maudit Renart, il veut me faire tomber dans ce maudit piège ! Il me connaît bien mal !

(Il recule d’un demi-pied)

RENART : Tibert, ce n’est pas fameux ! Vous menez votre cheval de travers. C’est à refaire. Allez ! Chargez de nouveau en le guidant un peu plus droit !

 TIBERT : D’accord ! Mais comment m’y prendre ?

RENART : Comment ? Allez tout droit, sans faire d’écart ni sortir du chemin.

Tibert laisse galoper son cheval et saute par dessus le piège

RENART (à part) :  Il a vu le piège ! Comment puis-je l’embobeliner ?

Il va au devant de lui en colère : Tibert, je me permets de vous le dire : votre cheval est un vrai tocard, et il perd sa valeur marchande à faire des écarts et des sauts !

Deux mâtins arrivent à vive allure en aboyant. Renart et Tibert se mettent à courir

TIBERT (poussant Renart dans le piège et criant à tue-tête) : Renart, Renart, c’est vous qui resterez. Moi, l’inquiétude me force à partir. Seigneur Renart, le chat n’est pas né d’hier : vous n’avez pas gagné grand chose avec vos manigances ! Vous passerez la nuit ici, je crois. A malin, malin et demi .

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